La seule solution pour résoudre le problème climatique est un changement de comportement de chacun de nous en fonction de ses possibilités. Je vous ai proposé la mise en place de la méditation. En effet, elle permet un changement de comportement en douceur, par la prise de conscience de nos actes, de leurs conséquences et de notre lien avec tout ce qui nous entoure. Allons plus loin, comment envisager cette solution sur le plan mondial ? À quel niveau agir pour voir les fondements de notre société se transformer radicalement, positivement et sur le long terme ?
Je pense à un programme qui pourrait être proposé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) car nous parlons de la santé de la Terre, de la santé des êtres humains, de la santé des espèces qui y vivent. Nous dépendons tous de tout ce qui nous environne. Pour ne donner qu’un exemple, nous savons qu’à l’heure actuelle les colonies d’abeilles meurent en grand nombre. Les abeilles travaillent pour nous. Inlassablement, elles pollinisent sans relâche. Sans elles, nous sommes perdus, et pourtant nous n’avons aucun respect pour tout ce qui nous entoure. Même quand ce qui nous entoure nous maintient en vie.
Pourquoi ne pas miser sur l’avenir ? L’OMS pourrait proposer de mettre au programme scolaire une séance de méditation tous les matins dans toutes les écoles. Les écoles qui en ont fait l’expérience ont vu des résultats positifs stupéfiants. A long terme, ce n‘est pas uniquement sur les résultats scolaires de ces enfants que nous verrions les modifications mais également sur leur comportement vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis d’autrui.
De nombreuses études scientifiques ont montré les bienfaits de la méditation, avec une baisse de la violence, une augmentation de l’empathie, de la concentration, une baisse du stress et donc de la compétition… Des attitudes indispensables pour changer notre mode de vie et opter pour plus d’harmonie. La bienveillance, attitude à développer pour appréhender le problème climatique auquel nous devons faire face main dans la main.
Il est vrai qu’il est important de trouver des solutions rapides à appliquer immédiatement mais le problème auquel nous faisons face existe depuis des décennies, pourtant nombreux sont les adultes qui ne sont pas prêts à modifier leur mode vie.
Un programme de méditation mis en place dès la petite enfance pourrait être envisagé dans les écoles et se poursuivre à tous les niveaux scolaires. Ce sont les enfants qui pourraient convaincre leurs parents réticents ou sceptiques. Les parents dont l’enfant est plus serein à la maison, plus calme, plus concentré, avec de meilleurs résultats scolaires pendraient conscience de la transformation de leur enfant grâce aux séances de méditation scolaire. Cela pourrait convaincre les parents et les inciter à essayer eux-mêmes ! Une méthode de transformation douce plus efficace que tous les diktats du monde.
Et si nous parlions chiffres ? Un enfant de 4 à 6 ans, qui commence la méditation aujourd’hui et qui la poursuit pendant toute sa scolarité, est un enfant qui apprend à s’écouter et écouter les autres, à se respecter, à respecter les autres et à respecter son environnement, à verbaliser ses besoins sans passer par la violence. C’est un enfant qui saura qu’il a une place dans la société parce qu’il est unique et qu’il n’a pas besoin d’écraser son voisin pour être le meilleur. Un enfant qui ressent cela depuis qu’il est à l’école enfantine et qui continue cet apprentissage au cours de sa scolarité, va développer une joie intérieure plutôt qu’un vide intérieur qu’il passerait sa vie à essayer de combler en consommant « de la matière » et en se comparant aux autres.
Cette nouvelle approche scolaire mise en place sur un plan mondial dès maintenant, et ce serait, déjà dans une douzaine d’années, de jeunes adultes de 18 ans :
- Qui auront un autre comportement, une autre conscience des enjeux et de l’essentiel,
- Qui pourront être fiers d’avoir incité leur parent à regarder le monde autrement et à se comporter autrement,
- Qui seront fiers d’avoir été à l’initiative d’une nouvelle ère,
- Qui auront pris la mesure du défi qui est le nôtre
- Qui auront changé fondamentalement la société.
Finalement ce seront de futurs électeurs avec une vision non pas individuelle mais collective. La vison politique se veut souvent à court terme. Parler de méditation dans les écoles semble une vision trop lointaine, mais cette approche permettrait des changements immédiats d’année en année et, 12 ans plus tard, des changements profonds et visibles de la société. Douze ans, ce n’est rien ! Ce sont peut-être ces enfants qui vont changer les adultes que nous sommes. Dans cette éventualité, le changement s’amorcerait dès la première année de mise en place. Et se propagera, petit à petit, comme un grand réseau, d’année en année.
« Misons » sur la jeunesse, sur l’éducation, sur le respect, tout en sachant que chaque personne a son importance et que pour permettre un changement de société, il faudra prévoir des solutions pour aider les personnes, pour qui les questions climatiques ne sont pas prioritaires. Pour qui, la question à l’ordre du jour est de finir sa fin de mois et de se nourrir.
En conclusion, la méditation n’est pas un outil pour renoncer. Elle est un moyen de ne plus chercher à acheter sans cesse pour compenser des frustrations. Elle amène au respect de tout ce qui nous entoure et de ce que nous possédons.
Un renoncement serait difficile à imposer alors qu’un choix qui vient du plus profond de chacun de nous, ne se vit plus du tout comme un renoncement, mais comme une libération. On lâche l’inutile et on rentre dans une forme de paix, on accède à une forme de joie sur le long terme qui ne peut s’obtenir par aucun achat.
Cela demande donc au départ de faire le choix d’essayer avant de se faire une opinion, pour ou contre ! Et même si ma proposition semble utopique, elle ne présente aucun danger. Elle donne une ouverture, une piste à tester, car l’inertie me semble pire que tout.
Nous sommes donc comme des gouttes d’eau. Il semblerait que devant l’énorme défi qui nous attend, nous nous sentions impuissants et que chaque acte semble insignifiant. Pourtant, l’océan est composé de milliards de gouttes d’eau et c’est la multitude des gouttes d’eau, qui fait la puissance de l’océan. La goutte d’eau se perçoit-elle comme une goutte d’eau ou comme l’océan ? Lorsque nous observons l’océan, voyons-nous une masse d’eau énorme ou des gouttes d’eau séparées ?
Serons-nous capables de grouper nos forces pour nous percevoir, non plus comme des habitants de pays différents, comme des gouttes d’eau, mais comme des habitants de la planète ? Comme un océan puissant et capable de transformer les paysages ?
Alors en conclusion, je crois en toutes nos possibilités. Je sais que nos corps sont faits d’eau, de beaucoup d’eau, alors les milliards d’humains que nous sommes sont comme des gouttes d’eau qui forment un océan puissant qui peut tout régler s’il met ses forces en commun.
Nos vieilles conceptions arrivent à un point de non-retour. Nous sommes nos propres toxines à nettoyer, nos impuretés à drainer pour laisser la place à un nouveau paradigme. Avoir une meilleure immunité, pour nous protéger de nous-mêmes, nous protéger de nos mauvaises pensées et y mettre, à la place, quelque chose de joyeux, de lumineux… Une joie d’être, sans aucune connotation à de la possession. Une joie parce que nous sommes VIVANTS tout simplement !
© Alice Duruz - 2019