Tout le monde se pose des questions, quel avenir après le Covid-19 ? Entre espoir et inquiétude.
Les plus optimistes voient un avenir prometteur, fait de renouveau, un monde meilleur, mais en quoi serait-il meilleur ? Pour chacun de nous, il ne sera prometteur que s’il répond à nos attentes. Comment l’avenir peut-il répondre favorablement aux attentes de millions de personnes, sachant que nous sommes tous tellement différents ? Qu’avons-nous tous en commun qui pourrait nous fédérer ?
Nous avons tous en commun le besoin d’assurer nos besoins vitaux, se nourrir, se loger, respirer, avoir une bonne immunité et l’assurance de pouvoir se maintenir en bonne santé. En fait, ce que nous cherchons tous, c’est être en paix. En paix avec nous-mêmes, avec notre environnement, avec nos choix de vie et avec les autres. Malgré les apparences, même l’être le plus tortionnaire cherche à apaiser quelque chose en lui pour trouver la paix. Quand il peut soumettre l’autre et se prouver qu’il a du pouvoir, il ressent alors un apaisement et un sentiment de sécurité. C’est son moyen de trouver sa paix.
Nous pourrions partir du principe que nous cherchons tous à être en paix, ou tout du moins à apaiser certains « domaines intérieurs ». C’est un point de vue comme un autre… Il est tout à fait réfutable mais pourquoi ne pas commencer avec cette option plutôt qu’une autre ? Être en paix suppose de se sentir en sécurité, quel que soit le domaine de notre vie que nous abordions. La sécurité n’est pas une prison mentale derrière laquelle on se réfugie, faite de hauts murs, pour se protéger des autres ou des situations qui nous font perdre pied. Au contraire, la sécurité et donc la paix, se ressentent lorsque l’on vit dans la liberté totale d’être soi, sans craindre l’autre. Sans craindre les répercussions que peuvent avoir cette attitude de liberté intérieure. Cette liberté d’être soi, est le socle de sécurité qui se reflète alors dans tous les domaines de notre vie.
Nous observons notre ami, notre voisin, notre conjoint…De notre vision extérieure, il semble survoler les situations, tout lui réussit, ce dont il rêve tout autant que ce qu’il entreprend. Pourquoi ? Où est la justice dans tout cela ? Il nous faudrait écrire un livre pour essayer d’apporter des réponses et décortiquer ces mécanismes. De toute évidence, il ne s’agit pas de pratiquer la pensée positive. Se répéter toute la journée que tout va bien quand ça ne va pas, quel que soit le domaine, est un leurre supplémentaire. Force est de constater que beaucoup ont fini par ne plus croire en eux, à force de se répéter des phrases positives qui n’amenaient rien de nouveau dans leur vie, si ce n’est le constat affligeant de voir des schémas et des situations se répéter constamment. En effet, la pensée positive ne suffit pas. Acquérir la paix dans le domaine « bancal » de notre vie, suppose de prendre connaissance de nos schémas de pensées. La mise en lumière de ces schémas nous permet de mieux comprendre pourquoi nous répétons toujours les mêmes situations et les mêmes souffrances, pourquoi il est si difficile de changer de trajectoire. La bonne nouvelle, c’est de constater qu’avec l’audace de mettre un éclairage sur nous-mêmes et nos modes de fonctionnement, tout est possible.
Nous envisagions au départ de nous fédérer autour de ce dénominateur commun, la paix. Pourtant chaque individu va la rechercher de mille et une manière. La paix est synonyme de calme et de sécurité. Cette sécurité, est si chère à l’heure actuelle ! A L’heure où certaines personnes n’osent plus croiser leur semblable de peur de tomber malade. Dans cet exemple concret, maintenir la paix, la sécurité ne consistent pas à aller vers l’autre en bravant la peur de tomber malade, si elle existe, mais plutôt à bien se connaître, pour savoir ce que notre immunité et notre intuition nous suggèrent comme attitude à adopter. Avoir la réponse juste face à chaque personne et chaque moment de vie est le garant de cette paix intérieure et de cette sensation de se sentir en sécurité.
Mais alors comment acquérir cette confiance en soi, cette certitude d’avoir, en toutes circonstances, la bonne réponse, et de ce fait, se sentir en sécurité face à la vie qui est tout, sauf contrôlable ! Et finalement se sentir en paix ?
J’en arrive à notre enfance, vous allez peut-être vous récrier… Encore Papa-Maman, à qui on va faire porter le chapeau ! Et bien non, pas du tout. Tous ceux qui ont des frères et sœurs savent qu’avec un discours parental similaire, nous faisons nôtres certaines croyances et pas d’autres. Avec le même genre d’énoncés sur la vie, nous serons des frères et sœurs avec des options de vie, des choix de vie et des buts parfois totalement opposés. Le sujet parental est donc clos pour ce domaine.
Revenons cependant à notre enfance, car malgré tout, quel que soit son discours, le parent encourage l’enfant à devenir autonome. Nous avons là, une certitude ! Les enfants sont encouragés depuis leur naissance à évoluer. Ils sont encouragés lorsqu’ils se redressent seuls, lorsqu’ils marchent seuls, lorsqu’ils vont aux toilettes et quittent leurs couches, lorsqu’ils arrivent à lacer leurs chaussures seuls, à s’habiller seuls, à traverser la route seuls, à aller à l’école sans être accompagnés. Où voudrais-je en venir ? Nous l’avons tous compris depuis notre naissance, nous sommes tous encouragés et félicités lorsque nous faisons un pas supplémentaire vers l’indépendance et l’autonomie. On pourrait conclure que la fierté d’un parent est de savoir qu’il a permis à son enfant d’acquérir tous les outils pour devenir autonome et donc adulte. Plus l’enfant est autonome jeune et plus il est perçu comme mature. Cette capacité à l’autogestion de soi, ne sous-entend, ni l’isolement, ni la solitude. Être autonome et se suffire à soi-même est synonyme de passage à l’âge adulte, mais n’empêche nullement l’entraide entre les êtres. La présence de l’autre est un soutien sur tous les plans mais son absence ne remet pas en question notre équilibre et notre capacité au maintien de nos besoins vitaux. Y parvenir ne donne droit à aucune prétention, nous savons tous combien il est difficile d’être autonome dans tous les domaines de notre vie ! Nous sommes souvent en dépendance, dans un domaine ou un autre parfois même à notre insu ! Cependant, des parents qui voient leurs enfants voler de leurs propres ailes, autonomes, indépendants et adultes, ont cette sensation d’avoir réussi cette mission de vie.
Quel lien entre le début de cet article où nous parlions de l’après Covid-19 et le monde de l’enfance et de l’adulte ? Nous y arrivons !
Nous sommes tous des individus plus ou moins fabriqués sur le même modèle, nous avons nos cinq sens, notre système immunitaire et lymphatique qui nous protègent. Nous avons des ganglions lymphatiques qui font barrage dès qu’un intrus dangereux entre dans notre corps. En tant qu’individus, nous sommes plus ou moins prêts à faire face aux aléas. Nous avons notre immunité et notre autonomie qui nous donnent une forme de sécurité.
Si je fais le parallèle entre un individu et nos sociétés composées de millions d’individus pour devenir un pays, je constate que :
Je constate que nos sociétés se sont toutes mises les unes sous le joug des autres, en perdant totalement leur capacité à s’autoréguler, en se mettant à la merci du bon vouloir des autres et en perdant totalement leur indépendance. Cette attitude de dépendance à l’autre est exactement l’attitude infantile qu’en tant qu’Être humain nous quittons, petit à petit, en quittant le monde de l’enfance, pour devenir des adultes.
Je constate que nos choix de société vont à l’encontre de la maturité et de ce qui est prôné depuis notre enfance. Je constate que nos sociétés, qui se disent modernes, ont tout simplement des comportements et des choix infantiles de dépendance aux autres avec tout le danger que cela comporte quand il y a « un grain de sable » dans le rouage… Et nous l’avons malheureusement constaté ces derniers mois, même si chaque pays a fait de son mieux. Il n’en reste pas moins que nous nous sommes retrouvés face aux dérives du système et aux conséquences de nos choix de société.
Il ne s’agit pas de faire la promotion du repli sur soi. Cependant, en tant que personne, il ne nous viendrait pas à l’idée de dépendre de notre voisin pour répondre à nos besoins vitaux, alors que nous serions prêts et disposés à l’aider et le dépanner en cas de besoin. Ne serait-il pas temps d’appliquer les fondamentaux individuels à l’échelle collective ? Ne serait-il pas temps de devenir des sociétés autonomes, et non repliées, tout en étant ouvertes et prêtes à dépanner leur voisin en cas de besoin ? L’indépendance n’est pas de l’égoïsme !
Il n’y a aucun jugement dans mes propos, mais un constat qui, de toute évidence, pourrait permettre à chacun de nous une remise en question.
Souhaiterions-nous inciter une fabrication et une consommation plus locale ? Donner du travail à ceux qui sont proches de nous ? Maintenir le plus possible notre autonomie dans les domaines de la santé et de l’alimentation, maintenir la biodiversité, arrêter la déforestation pour éviter que de plus en plus de virus ne nous paralysent etc ?…
Nous avons tous notre mot à dire, ne serait-ce que dans le choix de consommation que nous faisons. Quelle société voulons-nous pour aujourd’hui, car c’est celle que nous préparons pour demain !
© Alice Duruz - 2020